Les écolos et les végans sont souvent taxés d’extrémistes mais on ne se gêne pas pour pointer du doigt leurs moindres erreurs. Mais qui a dit qu’il fallait être irréprochable pour défendre une cause ? Qui a dit que nous étions parfaits ? Est-ce vraiment une mauvaise chose d’être extrémiste ? Mettons les choses au point.

Oui, je suis écolo, mais…

Il nous arrive de prendre des plats à emporter ou des produits (sur)emballés. Parce que c’est pratique, parce qu’il est tard, parce qu’on a la flemme, parce que manger végétalien ET zéro déchet c’est pas simple et parce que faire son pain, son fromage et son lait soi-même, ça va 5 min !

Nous sommes dans une démarche zéro déchet mais le zéro déchet vraiment zéro de chez zéro, même Béa Johnson elle n’y arrive pas !

Oui, je suis végétalienne, mais…

Depuis quelques semaines, nous avons cessé d’acheter des P.O.A. mais devenir végétalienne demande une bonne organisation et beaucoup de débrouillardise. Surtout quand on vit avec un omnivore !

C’est vrai que parfois, je bave devant une pizza au fromage (et pourtant je ne digère pas le lactose) ou devant une viennoiserie. Et vous savez quoi ? Parfois je craque ! Je grignote une chouquette au bureau, je pique une bouchée de gyoza au restau, je prends une lichette de crème chez des amis…

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Mes erreurs n’appartiennent qu’à moi

Et en fait, ce n’est pas ma propre conscience qui me turlupine, ce n’est pas ma culpabilité qui me ronge ou qui m’empêche de dormir ! Ça, à la rigueur, je peux faire avec. Non, ce qui m’embête le plus, c’est le regard des autres. Quoi ? Toi l’écolo tu as pris un sac plastique ? Toi, la végane, tu as pris de la sauce à la crème ? Les gens aiment tellement mettre des étiquettes sur tout et tout le monde qu’à partir du moment où tu te revendiques végéta*ien, écolo, scientiste ou je ne sais quoi d’autre, ou même si tu ne revendiques rien du tout, les gens te cataloguent immédiatement dans une petite case dont tu n’as plus le droit de sortir.

JE décide si j’ai envie de craquer pour une pizza 4 fromages, JE décide si j’accepte de prendre un emballage non recyclage. Mais si à un autre moment je refuse de faire un écart par praticité ou par complaisance, ça me regarde ! Je peux céder à la tentation d’un pain au chocolat le mercredi et refuser une tartelette à la fraise le samedi. Et je n’ai surtout pas envie d’entendre que « l’autre jour tu as bien mangé un pain au chocolat ! ».

Quel intérêt de mettre le doigt sur mon écart ? Est-ce que leur fait plaisir que je trébuche ? Que je me trompe ? Est-ce qu’ils se sentent mieux de voir que je ne suis pas parfaite, pas irréprochable, que je suis une simple mortelle qui fait des erreurs ? Les extrémistes, c’est peut-être ceux qui pensent que nous n’avons pas le droit à l’erreur mais qui ne font rien. Après tout, quand on ne fait rien, on a moins de chance de se tromper…

Moi, extrémiste ? P’tet bien…

Peut-être que cet état de fait vient AUSSI de mon comportement à l’égard des autres. J’ai une tendance donneuse de leçon extrémiste et mon attitude n’aide pas vraiment. Je me sens tellement frustrée et désespérée par l’ignorance ou le « je m’en foutisme » de la quasi totalité de la population que lorsque je vois ou entends des choses aberrantes, j’explose ! A l’heure actuelle, j’ai l’impression de vivre avec un filtre révélateur devant les yeux. Je vois partout les déchets, l’ignorance, l’inconscience, l’exploitation animale, le greenwashing, les lobbies… Je ne peux plus regarder la télé sans hurler à chaque pub, je ne peux plus aller dans un magasin sans voir du plastique, du plastique et encore du plastique.

Je suis déchirée entre mes convictions que je défends bec et ongles, et la réalité de la vie qui ne me permet pas toujours de les appliquer.

P’tet bien que je suis effectivement devenue l’extrémiste que je ne voulais surtout pas devenir. Mais l’extrémisme est-il blâmable quand il sert une cause juste ? Quand des millions d’êtres vivants sont tués chaque jour ? Quand des tonnes de déchets bordent nos routes ? Je suis peut-être (sans doute) (sûrement) un peu énervée quand le sujet vient sur le tapis mais je ne pense pas que vouloir sauver des vies, préserver ma santé et prendre soin de notre planète soit mauvais. C’est sans doute extrême, mais ce n’est certainement pas dangereux, malsain ou que sais-je. Est-ce aller trop loin que d’amener mes sacs et mes bocaux au magasin ? Est-ce aller trop loin de faire ma propre lessive et mon propre pain ? Non, je ne pense pas. On ne va jamais trop loin quand il s’agit de sauver une chose à laquelle on tient.

Et vous, comment vivez-vous votre conversion au ZD ou au véganisme ?

Pensez-vous que l’extrémiste soit forcément dangereux ?

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