Comment réduire ses déchets numériques ?

Ils sont invisibles mais non moins nuisibles : les déchets numériques sont partout. L’élimination des déchets ne se limite pas à la cuisine et à la salle de bain. Surfer sur le Net, envoyer un email, télécharger des documents, les partager… Tout ça a un réel impact sur la santé de notre planète.

Chaque mail envoyé ou stocké, chaque recherche sur google, chaque consultation de votre compte Facebook nécessite le recours à des données stockées dans de gigantesque hangar remplis de serveurs surchauffés appelés “data center”. Ces serveurs fonctionnent 24/24, 7j/7. Ils chauffent énormément (comme votre ordinateur mais multiplié par 1 million) et ont besoin d’être refroidi en permanence ce qui demande beaucoup d’énergie. Je vous raconte pas la facture d’électricité à la fin du mois… Tout cela génèrent énormément de déchets numériques qui sont aussi polluants que les gaz d’échappement et le plastique.

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Dans votre boite mail : le nid à déchets numériques !

Le geste le plus banal du monde : envoyer un mail. Et pourtant, si vous saviez tout ce qui se passe lorsque vous cliquez sur le bouton “envoyer” ! Votre courriel parcours en long chemin en quelques millième de secondes. Il est d’abord envoyé au data center de votre fournisseur internet où il sera traité et stocké sur des serveurs, avant d’arriver chez le destinataire du mail. Cela représente plusieurs milliers de kilomètres de câbles ! (Oui, juste pour envoyer un mail à ton collègue de bureau assis à moins de 3 mètres de toi). En fait, envoyer des mails c’est presque aussi polluant que rouler en 4×4 ou de laisser allumer une ampoule pendant des heures. Ces petits déchets numériques qui semblent insignifiants forment au final une masse polluante. Heureusement, il est très facile de s’en débarrasser.

Trier et supprimer les mails

D’un naturel plutôt maniaque, j’aime que ma boite vide soit bien rangée et le plus vide possible. Cela fait partie des micro-actions que j’ai mis en place pour être zéro déchet même au travail. C’est aussi simple que ça : un mail = une tâche. Par conséquent, si la boite est vide, c’est que j’ai expédié tous les trucs à faire (en gros hein, une grosse partie de mon travail ne passe même pas par ma boite mail).

Je trie ou je supprime tous mes mails pour garder une boite de réception vide (ou presque). Il ne reste que les mails “à traiter”. Tous les autres sont archivés ou supprimés. Quand on sait que 30 mails bouffent l’équivalent en énergie d’une ampoule laissée allumée toute la journée, ça fait réfléchir.

Et puis, entre nous, ça ne vous rend pas dingue ces 465 mails dans votre boite de réception (dont 254 non lus) ? Prenez votre courage à deux mains et taillez dans le tas à la machette ! Non seulement vous ferez un geste pour la planète, mais en plus vous vous libérez l’esprit. N’oubliez pas de vider aussi les spam et la corbeille. Et bien évidemment, essayez d’envoyer le moins de mails possibles, même si c’est plus facile à dire qu’à faire.

Alléger le poids des mails

Plus un mail pèse lourd, plus il est polluant. Si vous devez absolument envoyer un mail, allégez son poids au maximum.

Voici quelques astuces :

  • limitez le nombre et le poids des documents en pièces jointes. Vous pouvez même évitez les PJ en stockant le fichier sur un serveur partagé ou en utilisant We Transfer
  • Évitez les signatures de mails trop volumineuses (avec des images par exemple) et privilégiez un format texte.
  • Lorsque vous transférez ou répondez à un mail, supprimez les maximum d’éléments. Dans une discussion, le dernier mail est suffisant.

Supprimer les mails inutiles

Avec les spams, les notifications par mails et les newsletters représentent 50% de nos mails quotidiens. Ces mails sont totalement inutiles car nous ne les ouvrons pour ainsi dire jamais !

Désabonnez-vous de vos newsletters (sauf la mienne hein) et désactivez les notifications par mails. Il vous suffit de paramètrer vos différentes applications ou de cliquer sur le lien “se désinscrire” en bas des newsletters.
Il existe même des petits logiciels qui s’occupent de nettoyer vos boites mails comme par exemple Cleanfox.

Sur internet : vos recherches génèrent des déchets numériques

Premier geste tout simple à adopter : si vous connaissez l’adresse du site, tapez-là directement dans la barre d’adresse.

Je ne sais pas si le recours aux favoris (liens enregistré) est éco-friendly : on ne fait pas appel à un moteur de recherche mais ils sont stockés quand même… Pour les sites que vous utilisez souvent, l’autocomplétion est bien utile.

Google est le moteur de recherche le plus utilisé au monde et vu qu’il affiche beaucoup plus de résultats pertinents que ses concurrents, il garde assez facilement son monopole. Évidemment Google aussi nécessite des serveurs ultra polluants… Tout comme Facebook, Twitter, etc.

L’un de mes profs de fac nous invitait déjà à boycotter Google pour privilégier les autres moteurs de recherche. Plus facile à dire qu’à faire ! Quand on travaille dans le digital, Google est notre Dieu et nous travaillons essentiellement pour le contenter et qu’il soit gentil avec nous (c’est-à-dire mettre notre site en haut des résultats).

Alors quelle est la solution ? On peut utiliser des moteurs de recherche alternatifs qui sont moins polluants et/ou qui protègent mieux nos données personnelles.N’hésitez pas à les tester !

Les moteurs de recherches éco-friendly

Les moteurs de recherche éco-responsables compensent leur empreinte carbone en plantant des arbres ou en aidant des associations. En voici quelques uns à tester :

  • Ecosia : un arbre est planté toutes les 45 recherches. A ce jour, Ecosia a planté plus de 13 millions d’arbres !
  • Lilo : la start-up reverse 50% de ses revenus publicitaires à des projets sociaux et environnementaux. Et c’est vous qui choisissez quelle cause vous souhaitez soutenir ! 
  • Ecogine : ce moteur de recherche français reverse ses bénéfices publicitaires à des associations à but environnemental.

Les moteurs de recherches éthiques

D’autres moteurs de recherche existent, qui se proposent de très bons résultats sans vous espionner ou revendre vos données personnelles…

  • Qwant : ce moteur de recherche français se veut respectueux de vos données personnelles. Vous n’avez pas besoin de créer un compte ou d’installer un logiciel. De plus, l’interface de Qwant est vraiment cool.
  • DuckDuckGo : le slogan de ce moteur de recherche est clair “le moteur de recherche qui ne vous espionne pas”. En clair, il ne stocke pas les données de l’utilisateur. Encore une victoire de canard ! (lâche un com’ si tu as la référence)

Dans votre poche : un smartphone bourré de déchets numériques

Votre boite mail est vide, vous utilisez un moteur de recherche eco-friendly… Et votre smartphone alors ?

Sa construction et son recyclage sont une véritable plaie pour l’humanité, mais ça malheureusement, à part le redonner au constructeur à l’achat d’un nouveau, je n’ai pas trouvé la solution idéale. Le mieux à faire c’est d’éviter de le changer trop souvent même si je suis bien consciente que c’est difficile de résister à l’appel (appel, téléphone… vous l’avez ?) de la nouveauté. Cependant, on peut choisir un téléphone éthique comme le Fairphone ou opter pour un téléphone reconditionné ou d’occasion

Un smartphone étant très gourmand en électricité, ne le laissez pas branché à longueur de journée et débranchez systématiquement le chargeur après la charge.

Dernier conseil : lâchez votre téléphone ! Forcez-vous à déconnecter de temps en temps, à fermer vos applis voire à les désinstaller. Oui c’est dur mais ça fait du bien de prendre du temps pour soi et pour les autres ! Essayez 😉

Sur votre ordinateur : le stockage des fichiers peut poser problème

Le stockage des fichiers sur le cloud prends énormément de place et génèrent beaucoup de pollution. Rappelez-vous que ce qui est invisible (des fichiers numériques par exemple) est parfois bien plus polluants que ce que l’on voit.

Le cloud est un espace “dans les nuages” où chacun peut envoyer et partager des images, des textes, des vidéos, etc. L’exemple le plus connu est Google Drive. Ces données sont accessibles de partout. Oui, c’est pratique cela nécessite des serveurs qui chauffent et qui polluent. Avec ce blog, j’utilise moi-même une part de ces serveurs. C’est pourquoi j’essaie de compenser cela en limitant au maximum mon usage du cloud. Je stocke le moins de données possibles en utilisant plutôt une clé USB, en diminuant le poids des images du site, etc. J’ai récemment supprimé mon compte Instagram et je nettoie régulièrement ma page Facebook pour prendre le moins de place possible.

Et vous, vous avez opté pour le zéro déchet numérique ? Comment faites-vous pour éliminer les déchets numériques dans votre quotidien ? Partagez vos astuces en commentaires !

Cet article a 12 commentaires

  1. Aurélia

    Coucou Sophie! Je me demandais: est-ce qu’archiver un email ça règle le problème de la pollution des emails? Par exemple sur Gmail on ne peut pas archiver comme sur outlook: on peut mettre dans des dossiers, mais ça reste quand même stocké. Du coup quand tu parles d’archivage, tu fais référence à quel système? Pour le smartphone, on peut aussi utiliser un chargeur solaire quand il fait beau!
    Merci !

  2. Sophie

    Bonne question ! Pour moi l’archivage permet de stocker une dizaine de mails dans un dossier de la boite de reception, je pensais que ça demandait moins d’énergie mais je me trompe peut-être. Je savais pas qu’il y avait une différence entre le systeme d’outlook et celui de gmail par exemple ! A mon avis ça doit rester exceptionnel, pour des mails importants, et ne pas servir de fourre-tout ^^

  3. Nogrette Pascaline

    “Encore une victoire de canard!”
    Ça serait pas la pub de Canard Wc?
    Merci pour l’article 😉
    Pascaline

  4. Sophie

    Si bonne référence ! 😀

  5. Etienne

    il faut différencier les types d’archivages. Tout archivage qui ne nécessite pas d’électricité pour garder l’archive est à privilégier (un disque dur externe, ou interne, nécessite de l’électricité pour fonctionner mais une fois débranchés, ces dispositifs conservent l’info (idem pour les cartes sd ou autres mais exactement l’inverse pour les serveurs). C’est également valable pour les mails, le stocker en local plûtot que sur les serveurs (quitte à en copier le contenu sur un fichier texte enregistré sur son ordi)

  6. Sophie

    Merci pour ces précisions, je ne savais pas qu’on pouvait stocker des mails en local !

  7. Anne-So

    Hello Sophie !

    Pour répondre à ton interrogation : utiliser les favoris est bien un geste éco-friendly. Tes favoris sont stockés dans ton navigateur, en local - sauf si tu utilises un compte qui duplique ce genre d’infos en cloud.

    Et pour les mails, comme le dit Étienne, archive ou pas archive, si tu utilises une application dite “webmail” (par exemple [au pif] Gmail), c’est stocké en cloud, donc ça consomme de l’énergie en permanence. Par contre, si tu utilises un client de messagerie (comme Thunderbird par exemple) ET que tu le paramètre pour que les mails soient directement envoyés sur ta machine (ce qui les rendra, de fait, inaccessibles depuis un autre appareil que celui sur lequel ton installes ton client de messagerie) et pas juste copiés vers ledit client (la nuance a son importance), alors tes mails ne consomment d’énergie que celle qui est nécessaire à leur envoi/réception - ce qui est déjà pas mal.

    Merci en tout cas pour cet article ! Je repin ^^

    Belle journée à toi 🙂

  8. MCE

    Merci pour ces précision Anne-So ! Je suis ravie que mes innombrables favoris ne soient pas polluants 🙂 pour les mails, malheureusement, j’utilise un webmail car je dois pouvoir accéder à mes mails depuis différents postes. Pour limiter l’impact, je trie très régulièrement pour rester sous les 10% de stockage et j’enregistre les PJ.

  9. Julie

    Ton article tombe à pic, je suis en train de faire un bilan sur mon utilisation de l’ordi et de la tablette (je n’ai pas de téléphone) pour adapter mon comportement pour qu’il soit moins néfaste. Je sais qu’en faisant un tri régulièrement, ce serait déjà un grand pas… J’ai commencé mais il y a du taf. Je me dis que 2020 sera l’année où je vais mettre en place une routine numérique. J’ai encore quelques semaines pour y penser!

  10. Sophie

    C’est une chouette résolution 🙂

  11. florianrichardecologie

    Merci pour les conseils Sophie ! 🙂

    En effet, les déchets numériques sont bien présents, même si à première vue, on peut passer à côté.

    En complément, pour réduire la pollution numérique, j’avais ces quelques conseils :

    - Adopter un style de navigation minimaliste. Moins mais mieux ne s’implique pas uniquement dans nos vies, mais également sur Internet, en faisant par exemple une Diète Médiatique. Sachant qu’une dizaine de minutes sur Facebook produirait l’équivalent d’un gramme de CO2, on peut réfléchir au fait de rester toute la journée dessus. De 1) on perd en temps, de 2) on se fait conditionner par la publicité et de 3) ça ne fait que nous submerger d’informations négatifs.

    - Pour les vidéos, les regarder en qualité inférieure. Plus la qualité est basse, moins la pollution est élevée.

    Et après il y a pleins de conseils bateaux comme :
    - éteindre la box quand tu t’en vas
    - éteindre tes appareils ou les mettre en veille
    - brancher tous les appareils sur une multiprise que tu éteints le soir ou lorsque tu t’en vas
    - ne pas laisser allumer le blue-tooth, la wifi, les données mobiles..
    - mettre un économiseur d’énergie
    - baisser la luminosité de nos appareils

    Voilà, merci encore pour l’article 🙂

  12. Sophie

    Merci à toi pour tes conseils ! Je ne savais pas pour les vidéos je vais y penser 🙂

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